Appel à traduire les œuvres écrites en tamazight pour leur donner une visibilité

Appel à traduire les œuvres écrites en tamazight pour leur donner une visibilité

ALGER – Des participants à une rencontre sur la traduction, ont appelé à traduire les œuvres écrites en tamazight vers d’autres langues et la création d’une néologie lexicale en tamazight pour donner une large visibilité aux œuvres écrites dans cette langue nationale.

S’exprimant lors d’un atelier sur le rôle de la traduction dans la diffusion des œuvres littéraires et scientifiques écrites en langue amazighe, l’universitaire Ali Lounis, a expliqué que « le néologisme est un procédé indispensable dans le processus de normalisation et de l’évolution des langues ».

Pour cet enseignant de tamazight, la traduction vers cette langue et l’utilisation d’une terminologie « correcte » devront contribuer à mettre à la disposition des lecteurs et utilisateurs de cette langue des « lexiques répondant aux évolutions technologiques et aux domaines de la science », désormais explorés par les auteurs en tamazight.

L’universitaire a constaté que la traduction (vers tamazight) entraine parfois des « incohérences syntaxiques » et par conséquent, une terminologie « erronée » consacrée par l’usage.

De son côté, l’universitaire Ramdane Touati, a estimé que « le néologisme fait évoluer la langue amazighe » à travers notamment l’emprunt lexical, un procédé utilisé par toutes les langues écrites, tout en mettant en garde contre le recours abusif à cette pratique.

Le chercheur Aziri Boudjemaa, a évoqué, pour sa part, le processus de traduction à travers des procédés utilisant notamment l’intelligence artificielle.

Relevant une création néologique dans la langue amazighe, il a fait remarquer que tamazight est encore « en phase d’aménagement linguistique », malgré une production littéraire écrite « importante depuis 1980 ».

M. Aziri, qui a traduit « L’wali g’Oudrar » (Le saint de la montagne), premier roman en tamazight de Belaid Ath Ouali (1909-1950), publié en 1940, a estimé que « beaucoup de romans écrits en tamazight gagneraient en visibilité s’ils sont traduits ».

Des étudiants du département de traduction de l’université de Béjaïa, universitaires et des praticiens de la traduction, ont participé à cet atelier, organisé dans le cadre du programme culturel accompagnant les festivités officielles célébrant, Yennayer, le nouvel an amazigh 2974.

APS

Une rencontre à Alger sur la profondeur historique anthropologique et sociale de Yennayer

Une rencontre à Alger sur la profondeur historique anthropologique et sociale de Yennayer

ALGER – Une rencontre sur la profondeur historique, anthropologique et sociale de Yennayer et son rapport avec le développement durable, a été animée mercredi à Alger, par des chercheurs et universitaires.

Accueillie à la bibliothèque du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria sous le thème de « Yennayer, un des fondements de l’identité nationale », la rencontre a été animée par, l’enseignant chercheur à l’université Alger 2, Mohamed El Hadi Harèche, l’archéologue et chercheur dans le patrimoine amazigh, Hamid Bilek, et l’enseignant chercheur à l’université de Sétif, Mahfoud Khaled.

La rencontre a d’abord sollicité le savoir et les connaissances du professeur Mohamed El Hadi Harèche qui a développé sur, « Yennayer: le calendrier agraire amazigh », rappelant « la singularité du système de division du temps dans le calendrier amazigh, basé sur le rapport avec le travail de la terre », qu’il a comparé à d’autres modèles de calendriers antiques.

« Yennayer: la préservation du patrimoine et le développement durable », thème choisi par l’archéologue et chercheur Hamid Bilek qui, après avoir rappelé les « méthodes de déculturation » utilisées par la colonisation, a souligné la nécessité d’impliquer « des plumes expertes et académiciennes » algériennes dans l’écriture de l’histoire.

Hamid Bilek a ensuite appelé à l' »actualisation de Yennayer, en adaptant, entre autre, les rites anciens qui accompagnaient, jusque-là, les joies de cette fête algérienne du Nouvel An amazigh à des formes de célébrations plus contemporaines et en rapport avec des situations de la vie actuelle », citant pour cela l’exemple du trépied qu’on changeait à chaque fête de Yennayer, un rite qui pourrait être remplacé par la vérification et le contrôle de toutes les conduites de gaz afin d’éviter la fatalité des accidents domestiques provoqués par monoxyde de carbone ».

L’enseignant chercheur, Mahfoud Khaled est, quant à lui, intervenu pour évoquer les « anciens penseurs amazighs » à l’époque de la colonisation romaine et qui ont « contribué au progrès de l’humanité ».

La Bibliothèque du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria a tracé, du 10 au 13 janvier, un programme varié de célébration de « Yennayer 2974 », comprenant notamment, des conférences, une exposition de produits locaux et industries artisanales, de contes, de déclamation de poésies et de chants, ainsi qu’une pièce de théâtre pour enfants.

APS

Le marché de Yennayer à Tizi-Ouzou, un carrefour de l’authenticité et de la richesse patrimoniale

Le marché de Yennayer à Tizi-Ouzou, un carrefour de l’authenticité et de la richesse patrimoniale

TIZI-OUZOU – Au-delà de l’aspect commercial, le marché de Yennayer, ouvert cette semaine à la placette Mbarek Ait Menguellet (ex-gare routière) de Tizi-Ouzou, à l’occasion de la célébration du nouvel an amazigh (12 janvier) et qui se poursuivra pendant quatre jours, est un espace qui reflète l’authenticité et la richesse du patrimoine nationale.

Le site de l’ancienne gare routière s’est transformé en une large palette colorée de divers produits agricoles et artisanaux du riche terroir national, exposés par des producteurs venus de différentes régions du pays pour célébrer Yennayer (nouvel an amazigh) avec les habitants de Tizi-Ouzou dans l’union, la fraternité, le partage et l’abondance, comme le veut la tradition en pareille occasion.

Légumes secs et céréales, nécessaires pour préparer un plat traditionnel pour « Imensi n’yennayer » (dîner de Yennayer), dont le couscous au poulet et aux sept légumes secs de Tizi-Ouzou, la Rechta, ou le couscous aux raisins secs ou encore le « Cherchem » (blé et autres légumes secs cuits à l’eau), comme le veut la tradition à Boumerdes, El Merdoud (ou Berkoukes) au poulet d’Adrar, sont proposés dans ce marché à des prix abordables.

On y trouve également du poulet fermier local, des épices produites par des artisans, pour relever et parfumer les plats traditionnels, des paniers en osier et raphia pour y mettre ses emplettes, de belles poteries pour cuisiner le dîner du nouvel an et toutes sortes d’ustensiles en bois et en terre cuite pour servir le repas de Yennayer.

Outre les produits agricoles qui font un clin d’œil à la générosité de la terre nourricière et à la richesse du sol algérien, ainsi que des produits du terroir qui rappellent le savoir-faire séculaire des différentes régions du pays, les stands du marché de yennayer sont joliment ornés de produits qui célèbrent la richesse du patrimoine matériel et immatériel national, dont des produits d’artisanat traditionnel avec un soupçon de modernité justement dosé qui n’enlève rien à son authenticité.

 

Yennayer, une occasion pour se ressourcer

 

Les animateurs du marché de Yennayer ont estimé que cette célébration, organisée avec l’implication de plusieurs directions (commerce, culture et des arts, services agricoles, artisanat et de métiers, jeunesse et sport, entre autres), doit être une occasion pour se retourner vers soi et reprendre de notre patrimoine toutes les belles choses léguées par nos aïeux, que ce soit en réutilisant les objets traditionnels en matériaux naturels ou en ravivant les valeurs de partage et de fraternité.

C’est ce qu’a souligné l’exposant Hocine Khedir, dit Moulay, de la wilaya de Biskra qui expose la raffinée et la très recherchée datte Deglet Nour protégée par le label « Deglet nour de Tolga » (Indication géographique, IG), et met en avant la diversité des dattes produites en Algérie, qui a souligné l’importance de « préserver et de transmettre nos traditions séculaires ».

Il a aussi ramené dans ses bagages, d’autres variétés de dattes dont la « Takerboust », ainsi que des produits faisant référence aux traditions du sud algérien, comme le « Rob » appelé aussi miel de dattes, le henné très utilisé par les femmes du Sahara, notamment pour tatouer leurs mains et pour renforcer et donner une belle couleur à leurs cheveux. Il a également ramené les « meilleures cacahuètes d’Algérie, celles produites à Metlili (Ghardaïa) », selon Moulay.

« Pour accueillir Yennayer appelé à Biskra ‘Bab El Aâm’, les familles dans plusieurs régions du Sahara, tel que Tit, une oasis dans la région de Tidikilt, Adrar, Beni Abbes, Timimoune, préparent beaucoup plus le couscous », a-t-il indiqué.

D’autres plats sont servis à l’occasion, dont « Khobz Rguig », une galette fine à base de semoule de blé, d’eau et de sel, appelée dans d’autres wilayas du sud « Khobz El Guela » ou encore « Aghroum Isdiden », qu’on émiette et arrose de sauce rouge à la viande et « El Merdoud » (Berkoukes) au poulet.

On met aussi du henné aux enfants et on allume des bougies signifiant l’arrivée des jours lumineux, a-t-il poursuivi.

De son côté, Abdelmalek Yekhlef de Tiza dans la commune de Beni Amrane (wilaya de Boumerdes), a exposé une riche palette de céréales, de couscous et de produits de la montagne, notamment, le Caroube présenté sous différentes formes: entier, en poudre, concassé, Mdecheche (réduite en graine), roulé, ou transformé en miel (Rob).

Les produits du caroubier, utilisés jadis pour traiter certains troubles du système digestif aussi bien pour les humains que pour les animaux d’élevage, puis abandonnés, suscitent ces dernières années un regain d’intérêt chez les populations rurales qui entretiennent et cultivent cet arbre, soit pour transformer eux-mêmes ses fruits, comme le fait la famille de M. Yekhlef, ou pour les vendre à des transformateurs, a-t-il indiqué.

Outre son utilisation médicinale, la gousse de caroube (pulpe et graine) est aussi exploitée dans d’autres domaines tels que l’industrie agroalimentaire pour la production d’additifs alimentaires (épaississant, stabilisant, liant et gélifiant) et de substituant du cacao exploité dans les confiseries, les biscuits et autres produits transformés, a expliqué l’exposant.

« C’est un produit du terroir qui vaut son pesant d’or », selon Abdelmalek Yakhlef, ne pensant pas si bien dire, car jadis les graines de caroube, toutes régulières, étaient utilisées comme unité de mesures par les bijoutiers, un carat correspondant au poids d’une graine de caroube (200 milligrammes).

D’autres exposants qui ont présenté d’autres produits, dont des objets de vannerie, des ustensiles en bois, des poteries, des tapis et habits traditionnels, des fruits et légumes bios, des produits de la ruche, ont souligné que Yennayer est une opportunité pour rappeler la richesse et la diversité du patrimoine matériel et immatériel de l’Algérie, à travers les produits et les traditions qui entourent la célébration de l’avènement du nouvel an amazigh.

APS

Cyclisme sur piste/Championnats d’Afrique 2024 (1re journée): deux médailles pour l’Algérie, dont une en Or

Cyclisme sur piste/Championnats d’Afrique 2024 (1re journée): deux médailles pour l’Algérie, dont une en Or

LE CAIRE – La sélection algérienne (messieurs/dames) de cyclisme sur piste a glané deux médailles (une en or et une en bronze) lors de la première journée des Championnats d’Afrique de la spécialité, disputée mercredi dans la capitale égyptienne, Le Caire.

La médaille d’or a été l’œuvre de la sélection nationale (Elite/messieurs) dans l’épreuve de la Poursuite par équipes.

Le quatuor national était composé de Yacine Chalel, Lotfi Tchambaz, El Khassib Sassane et Salah-Eddine El Ayyoubi Cherki.

La breloque en bronze a été également l’œuvre de la sélection nationale (Elite/messieurs), dans l’épreuve de Vitesse par équipes, sauf que cette fois, le groupe était composé du trio Zakaria Bouder, Mohamed Nadjib Assel et El Khassib Sassane.

Pour leur part, les représentantes algériennes en (Elite/dames) n’étaient concernées que par l’épreuve du Scratch au cours de cette première journée.

Finalement, seule Sihem Bousebaâ a concouru, en se contentant de la quatrième place.

Sa compatriote Nesrine Houili, sur laquelle reposaient les plus gros espoirs de médaille était « tombée malade » au denier moment, et a donc dû déclarer forfait pour cette première journée de compétition.

L’Algérie a engagé un total de dix cyclistes dans cette compétition: 8 messieurs et 2 dames. Les deux autres représentants nationaux sont, Hamza Megnouche (Elite) et Anes Riyahi (junior).

Les dames sont encadrées par le coach  Samir Allem, alors que les messieurs sont drivés par l’entraîneur national Abdelbasset Hannachi.

APS

ONU: la crise humanitaire s’aggrave à Ghaza en raison des bombardements intenses

ONU: la crise humanitaire s’aggrave à Ghaza en raison des bombardements intenses

NEW YORK (Nations-Unies) – Les Nations Unies ont déclaré mercredi que la bande de Ghaza continue de souffrir d’intenses bombardements qui ont fait de nombreuses victimes et détruit des infrastructures civiles vitales.

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné lors du point de presse régulier les préoccupations croissantes des partenaires humanitaires concernant les restrictions d’accès, en particulier dans les zones situées au nord de Wadi Ghaza.

« Les partenaires humanitaires mettent de plus en plus en garde contre un effondrement potentiel des services de santé à Deir al Balah et Khan Younès », a-t-il noté. L’intensification des hostilités dans ces régions entraîne une augmentation du nombre de victimes, de l’insécurité et des obstacles importants à l’acheminement de l’aide.

Cette situation a entraîné une grave pénurie de ressources médicales. « Hier encore, seul un cinquième des 5.000 lits nécessaires pour répondre aux besoins de traumatologie et d’urgence à Ghaza étaient disponibles », a poursuivi M. Dujarric.

En outre, il a ajouté que « sur 77 centres de santé primaire, plus des trois quarts ne fonctionnent pas », ce qui prive de nombreuses personnes des services de santé de base.

La crise a également un impact sur les personnes souffrant de maladies chroniques et mentales. « Quelque 350.000 personnes atteintes de maladies chroniques et environ 485.000 personnes souffrant de troubles mentaux continuent de voir leurs traitements interrompus à Ghaza », s’est inquiété M. Dujarric.

L’agression sioniste a entraîné le déplacement interne d’approximativement 1,9 million de personnes, qui sont désormais confrontées à des risques élevés de maladies transmissibles en raison des mauvaises conditions de vie, de la surpopulation dans les abris et du manque d’accès à l’eau, à l’assainissement et aux installations d’hygiène. M. Dujarric a mentionné les efforts déployés par les partenaires humanitaires pour développer les services d’assainissement à Rafah et à Khan Younès.

Il a noté que « les organisations d’aide continuent à faire face à des défis opérationnels majeurs, y compris des pénuries de matériel et des difficultés logistiques ».

Les conditions difficiles ont également affecté l’approvisionnement en eau. « La combinaison de l’acheminement de l’eau par camion, de l’eau dessalée et de la restauration de l’une des trois principales lignes d’approvisionnement en eau n’a permis d’assurer que 7% de la production d’eau à Ghaza, par rapport à celle d’avant le 7 octobre », a affirmé M. Dujarric, soulignant ainsi la triste réalité de la crise humanitaire à Ghaza.

APS