Le monde célèbre jeudi la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines, dans un contexte particulier marqué par la poursuite de l’agression génocidaire sioniste à Ghaza où l’entité occupante a donné un coup d’accélérateur aux travaux de création d’une « zone tampon » d’un kilomètre de large, tandis que le Sahara occidental est considéré comme l’un des territoires les plus pollués au monde par ces engins explosifs.

 

Le 8 décembre 2005, l’Assemblée générale a proclamé le 4 avril Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte anti-mines.

Les mines, les restes explosifs de guerre et les engins explosifs improvisés continuent de faire des morts et des blessés, en particulier dans les situations de conflit armé.

En moyenne, une personne est tuée ou blessée par un tel engin explosif toutes les heures et de nombreux enfants figurent parmi les victimes. L’utilisation d’engins explosifs improvisés s’est étendue, terrorisant les civils et menaçant les acteurs humanitaires ainsi que les missions et le personnel des Nations Unies.

En 2024, le Service de la lutte anti-mines de l’ONU plaide pour une meilleure prise en compte des besoins et des droits de toutes les personnes handicapées dans les situations de conflit et de consolidation de la paix.

Il attire l’attention sur le cinquième anniversaire de la résolution 2475 du Conseil de sécurité, qui appelle les Etats membres et les membres du Conseil de sécurité à protéger les personnes handicapées, à veiller à ce qu’elles aient accès à l’assistance et à ce qu’elles soient incluses dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix.

Dans un message publié à l’occasion de la célébration de la Journée onusienne, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à se débarrasser des mines « une fois pour toutes ».

« Les mines terrestres, les engins explosifs et les restes de guerre sont une menace directe pour des millions de personnes piégées dans des conflits armés dans le monde entier (…) », a souligné M. Guterres, dans son message.

« Même après la fin des combats, ces engins continuent de mettre en péril les populations pendant des décennies, exposant chaque jour femmes, hommes et enfants à un danger mortel et faisant obstacle à l’aide humanitaire et à l’aide au développement dont ces personnes ont besoin pour vivre », a-t-il affirmé.

Le thème de cette année, à savoir Protéger des vies, construire la paix, « nous rappelle la nécessité de protéger les personnes particulièrement exposées, notamment les personnes handicapées », a-t-il dit.

 

Les cas de la Palestine et du Sahara occidental

 

Les déclarations du SG de l’ONU interviennent à un moment où l’entité sioniste poursuit son agression génocidaire contre la bande de Ghaza pour le 179e jour consécutif.

Selon des médias, l’entité sioniste « a donné un coup d’accélérateur à ses chantiers d’après-guerre dans la bande de Ghaza comme le prouvent des images satellites » rendues publiques par la compagnie américaine « Planet Labs ».

Ces chantiers visent la création d’une « zone tampon » d’un kilomètre de large -interdite d’accès aux Palestiniens-, le long de la frontière, où des mines seront plantées, selon un ancien responsable sioniste.

Le 25 mars, un responsable de l’ONG, Handicap International, spécialisée dans l’action contre les mines, a averti qu’au moins 3.000 des 45.000 bombes lancées par l’entité sioniste sur la bande de Ghaza entre le 7 octobre et la mi-janvier, n’ont pas explosé.

« Parmi ces 45.000 bombes, 3.000 d’entre elles n’ont pas explosé, et c’est en effet celles-ci qui vont occasionner au moment des retours, au moment où l’aide humanitaire devra se déployer, un danger supplémentaire, en particulier pour des civils », a déclaré sur Radio France internationale, Jean-Pierre Delomier.

Par ailleurs, le Sahara occidental reste l’un des pays les plus pollués par les mines implantées notamment tout au long du mur de sable séparant les territoires sahraouis libérés des territoires occupés par le Maroc. Une région dans laquelle l’UNMAS (Service de lutte anti-mines des Nations Unies) a annoncé avoir repris, le 23 mai 2023, les opérations de déminage.

L’année dernière, le responsable de l’Association sahraouie pour l’action contre les mines, Aziz Haidar, avait indiqué, lors d’une rencontre à Alger, que le Sahara occidental, où pas moins de 7 millions de mines sont disséminées, était classé parmi les pays les plus minés au monde, ce qui a fait des centaines de victimes dans les territoires libérés.

Selon le Bureau de coordination de la lutte anti-mines sahraoui (SMACO), depuis la rupture du cessez-le-feu par Rabat en novembre 2020, la zone de guerre actuelle a été polluée comme jamais auparavant par des engins explosifs non-amorcés implantés par le régime du Makhzen.

Citant des estimations préliminaires, il a fait savoir que des milliers d’engins dispersés n’ont pas encore explosé et que pas moins d’une dizaine de civils ont été tués dans la partie occupée du Sahara occidental depuis la reprise de la guerre avec le Maroc.

S’appuyant sur des rapports médiatiques, le chef des opérations au SMACO avait, en outre, fait savoir que depuis novembre 2020, le régime du Makhzen a dissimulé environ 12.000 mines antipersonnel dans la zone tampon de Guerguerat.