ALGER – Les affrontements ont baissé à Baghdad après que les partisans du leader chiite Moqtada Sadr ont commencé à se retirer, mardi, de la Zone Verte, mais la situation dans le pays demeure volatile malgré la levée de l’état d’urgence décrété lundi par l’armée irakienne compte tenu de l’impasse politique persistante.
Les partisans du leader chiite Moqtada Sadr ont commencé à se retirer mardi de la Zone Verte à Baghdad après un rappel à l’ordre de leur chef qui a fustigé leur recours à la force, une escalade qui a fait au moins 30 morts en 24 heures.

L’armée a aussitôt levé le couvre-feu en vigueur depuis la veille, suscitant l’espoir d’un arrêt des violences dans les rues de la capitale irakienne.

Après l’annonce la veille du chef religieux et politique Moqtada Sadr de son « retrait » de la vie politique, des milliers de ses partisans ont pris d’assaut le siège du gouvernement dans la Zone Verte. Des affrontements ont ensuite éclaté entre sadristes et partisans du Cadre de coordination, une alliance rivale de Moqtada Sadr.

« Si tous les membres du Courant sadriste ne se retirent pas dans les 60 minutes de partout (à Bagdad), même du sit-in (devant le Parlement), je les désavouerai », a lancé Sadr depuis Najaf (centre), son fief.  « Honte à cette révolution. Peu importe qui en est l’initiateur, cette révolution, tant qu’elle est entachée de violence, n’en est pas une », a-t-il dénoncé.

Après son appel, ses partisans qui campaient depuis des semaines aux abords du Parlement, ont commencé à quitter la Zone Verte, un secteur abritant institutions gouvernementales et ambassades occidentales.

Plusieurs pays et organisations ont exprimé leur vives préoccupations face à la situation en Irak.

Partant de ses relations historiques de fraternité, de coopération et de solidarité avec l’Irak, l’Algérie a appelé l’ensemble des parties à « faire prévaloir le dialogue et l’intérêt suprême du pays pour préserver les vies et les biens, réitérant sa solidarité avec l’Irak, peuple et direction ».

A Washington, la Maison Blanche a jugé la situation « inquiétante » et appelé au calme et au dialogue. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé à toutes les parties de « prendre des mesures immédiates pour désamorcer la situation ».

L’Irak est en proie à une crise socio-économique à la quelle se greffe une impasse politique depuis les élections législatives d’octobre 2021. Ne parvenant pas à s’entendre pour former un gouvernement et nommer un Premier ministre, deux pôles se font toujours face.

D’un côté, celui du leader chiite Moqtada al-Sadr, le grand vainqueur des législatives, de l’autre, celui du Cadre de coordination, regroupant plusieurs partis dont celui de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki.

Aujourd’hui, le courant de Moqtada al-Sadr – les Sadristes -, dont les partisans poursuivent depuis bientôt deux semaines un sit-in aux abords du Parlement, réclame une dissolution du Parlement et des législatives anticipées.

Les rivaux de Moqtada al-Sadr, qui avaient initialement accepté des législatives anticipées sous certaines conditions, appellent à « former un gouvernement » avant toute décision. Ils ont même présenté, fin juillet, leur candidat: Mohamed Chia al-Soudani.

aps