ALGER – L’unification des rangs arabes, objectif fixé par l’Algérie lors du prochain Sommet arabe qu’elle accueillera début novembre prochain, jettera les bases d’une économie arabe intégrée, estiment des experts.
Dans ce cadre, le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Sidi Mohamed Bouchenak Khelladi, a affirmé, dans une déclaration à l’APS, que le resserrement des rangs des pays arabes à la faveur de cette échéance permettra à ces Etats de s’orienter vers une meilleure exploitation de leurs ressources humaines et naturelles.

Exprimant son souhait de voir cette démarche couronnée de succès, M. Bouchenak Khelladi a indiqué que ce resserrement, « s’il venait à se concrétiser, jettera les fondements d’une économie arabe intégrée basée sur une exploitation optimale et rationnelle des ressources humaines et naturelles des Etats arabes ».

La promotion de l’action arabe commune est le seul moyen de résister aux défis auxquels est confrontée la région, notamment dans les domaines économique, social et même environnemental, a-t-il souligné.
Le Sommet d’Alger, considère-t-il, « concourra, sans nul doute, à la promotion de l’action arabe commune, devenue un impératif dicté par la conjoncture actuelle marquée par un contexte instable au double plan régional et international ».

Unification des rangs arabes: une initiative politique à dimensions économiques

Abondant dans le même sens, les économistes, Abderrahmane Aaya et Nabil Djamaa, ont mis en exergue l’importance de l’initiative d’unification des rangs arabes lancée par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune et érigée en priorité lors du sommet d’Alger, sur le plan économique aussi.

Cette démarche, ont-t-ils soutenu, permettra de renforcer les blocs arabes actuels, notamment la Grande Zone arabe de libre échange (Gzale) que l’Algérie a rejoint en 2009.

Dans ce contexte, Dr Aaya a insisté sur l’action commune pour éliminer toutes les barrières entravant le transport et la mobilité entre pays arabes, un dossier économique de première importance qu’il importe d’examiner durant le sommet dans la mesure où il freine l’aboutissement de plusieurs autres dossiers tout aussi importants, pour ne citer que la coopération et le partenariat en matière de produits énergétiques, d’énergies renouvelables et de sécurité alimentaire arabe.

Le soutien du transport, tous modes confondus, dans la région arabe contribuera à la concrétisation d’une dynamique économique dans plusieurs secteurs, à l’échange de la main d’œuvre et des expertises, a-t-il fait observer.

La tenue de ce sommet dans une conjoncture internationale particulière offre aux Etats arabes de nombreuses opportunités d’action commune, a ajouté Dr Aaya, relevant l’importance de tirer parti de cette conjoncture pour l’élaboration de plans développement réfléchis en termes de conditions et de délais, dans le but de consolider la coopération économique et commerciale au sein des différents blocs arabes.
L’économiste a évoqué, dans le même cadre, d’autres dossiers économiques, à l’instar du rôle des Etats arabes dans la 4e révolution industrielle, l’intelligence artificielle et la sécurité cybernétique, le renforcement des investissements arabes, l’utlisation des capitaux arabes dans des projets de coopération sur des bases commerciales et économiques conformément aux meilleures pratiques de gouvernance, et le développement des accords de libre échange.

De son côté, l’expert-économiste, Nabil Djemaa, estime que l’initiative d’unification des rangs arabes est tout aussi importante sur le plan économique, son succès devant favoriser l’émergence d' »un nouveau climat arabe », à travers la révision des accords en vigueur pour concrétiser l’équilibre économique et commercial entre les Etats arabes.

Pour cet expert, la révision des accords est à même d’accélérer le traitement de plusieurs dossiers, en tête desquels, la sécurité alimentaire, la tarification douanière, les questions de l’énergie, dont le pétrole et le gaz, le transport, les échanges scientifiques et technologiques, dans l’objectif d' »éviter les erreurs précédentes », en assurant la concrétisation du principe gagnant-gagnant.

Il a appelé, par ailleurs, à ériger l’échange de marchandises produites par les Etats arabes en « priorité » dans une conjoncture mondiale difficile caractérisée par le manque et la rareté de plusieurs produits, soulignant que le sommet arabe d’Alger « doit œuvrer à asseoir la coopération et la complémentarité économique arabe ».

Les dirigeants arabes, poursuit-t-il, doivent être sensibilisés à l’importance des projets à dimension stratégique complémentaire, et à la nécessité d’asseoir les fondements de l’unité arabe, commerciale et sécuritaire communes, tout en dégageant une politique extérieure consensuelle.

Alger abritera les 1er et 2 novembre prochain le 31e Sommet arabe, voulu par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, comme celui de l’unification des rangs arabes.

aps