ANNABA – Le complexe sidérurgique Sider El Hadjar à Annaba, symbole de l’industrie lourde et la base de la sidérurgie dans le pays, fait face à des défis économiques lui imposant d’affirmer son efficience et son potentiel compétitif pour accompagner la dynamique d’édification de l’économie algérienne.
La Société nationale de sidérurgie (SNC), a été créée en 1964 avec pour mission de mettre sur pied le complexe d’El Hadjar, inauguré effectivement le 19 juin 1969 dans la commune de Sidi Amar, wilaya d’Annaba, par l’ancien président Houari Boumediène (1932-1978).

La première coulée de fonte du haut fourneau n1 a été réalisée par des bras et cadres algériens formés par l’Etat dans des universités internationales constituant un staff technique et dirigeant intégré qui avaient relevé le défi de construire les autres unités du complexe qui est devenu un leader régional de la sidérurgie.

Les réalisations du processus productif se sont succédées, par la suite, avec la mise en service des aciéries et laminoirs à chaud et à froid le 15 mai 1972, avant l’inauguration an 1980 du haut fourneau n2.

Le complexe Sider El Hadjar s’est positionné comme base industrielle lourde dans une logique d’ »industrie industrialisante et intégrée » qui a favorisé, selon ses cadres dirigeants, « l’apparition d’un réseau d’unités industrielles publiques et privées dont l’activité dépend directement des produits ferreux ».

Avec le parachèvement des structures de son processus productif et l’augmentation de sa capacité à près de 2 millions de tonnes d’acier liquide par an, le complexe Sider El Hadjar est devenu un géant de la sidérurgie à l’échelle nationale et régionale, un symbole de la politique d’industrialisation de l’Algérie et une locomotive de l’industrie et de la relance économique.

Cette dynamique économique du complexe lui a permis d’employer 22.000 travailleurs, créant ainsi une dynamique sociale dans l’Est du pays, mais aussi de relancer la formation et la recherche dans le domaine sidérurgique avec la création d’une unité de recherche au sein du complexe, des partenariats avec l’université, l’ouverture d’instituts de formation spécialisés, outre la prise en charge des stagiaires du secteur de la formation professionnelle dans la wilaya.

Au cours de ce processus, le complexe Sider a été confronté à des difficultés l’ayant empêché d’atteindre un niveau de rentabilité garantissant l’équilibre financier, des difficultés qui ont imposé une ouverture de capitale sans efficacité avec des partenaires étrangers à partir de 2001.

En 2016 l’Etat décide de mettre fin à ce partenariat et d’acquérir l’intégralité du capital du complexe qui redevient une entreprise publique relevant du groupe industriel public Sider dénommée Sider El Hadjar, expliquent des cadres du département de communication.

La décision de mettre un terme au partenariat et de reprendre le complexe a constitué un choix stratégique à dimensions socioéconomiques qui réaffirme l’attachement de l’Etat à ses acquis économiques et sociaux et son engagement à accompagner ce complexe symbole pour retrouver sa place dans le tissu industriel national et participer à la relance économique nationale.

Le complexe a bénéficié, dans ce cadre, d’un plan d’investissement en deux tranches. La première lancée en 2015 a porté sur la modernisation et la requalification du haut fourneau n 2 et des installations de soutien pour en porter les capacités de production à 800.000 tonnes/an, a-t-on relevé.

Les efforts de réhabilitation de l’usine El Hadjar ont permis, en 2020, d’affirmer le niveau de qualité de ses produits ferreux et du mode de sa gestion par l’obtention de la certification ISO 9001, en plus du certificat de conformité de sa production de tubes sans soudure destinés au transport des produits pétroliers et gaz.

Le complexe Sider El Hadjar s’étend sur 832 hectares et emploie 5.748 travailleurs, sa capacité de production actuelle atteint 800.000 tonnes de produits ferreux plats et longs, de rond à béton et de tubes.

Durant l’année 2021, Sider El Hadjar a exporté pour 65 millions dollars de produits ferreux, selon les responsables du complexe qui misent sur le lancement de la seconde tranche du plan d’investissement, encore en suspens, qui prévoit la modernisation et la rénovation des aciéries, des laminoirs, de l’unité d’oxygène, outre l’acquisition d’équipements pour la chaîne de production afin de permettre à l’usine de retrouver sa capacité compétitive et dépasser le seuil de 1,2 million tonnes/an, est-il souligné.

APS