ALGER – Les participants à une conférence historique organisée, mercredi à Alger, à l’occasion de la journée nationale de l’Imam, célébrée le 15 septembre, ont mis en avant la place et le rôle de l’Imam dans la prise de conscience et la mobilisation de la résistance contre le colonisateur français.

Lors d’une rencontre organisée par l’Association « Mechaal Echahid », le moudjahid et chercheur en histoire d’Algérie, Mohamed Seghir Belaalam, a affirmé que « tous les mouvements de résistance et les révolutions menées par le peuple algérien, à travers les différentes étapes historiques ont été préparées au niveau des mosquées », à commencer par la résistance face à l’invasion espagnole jusqu’à la Glorieuse guerre de libération nationale qui a mis fin à l’occupation française de l’Algérie.

Le moudjahid a axé son intervention sur les résistances populaires qui avaient précédé la Révolution du 1 novembre 1954, dont les mosquées et les zaouïas avaient constitué le point de départ », citant la résistance de l’Emir Abdelkader qui était disciple de la zaouia Kadiria qui lui avait permis de former la première katiba ayant fait face à l’armée française.

Il a rappelé, dans ce contexte, la résistance de Cheikh El Mokrani qui avait mené « l’une des plus importantes révoltes populaires contre le colonisateur français avant le déclenchement de la guerre de libération nationale en 1954 », une révolte que les adeptes de la tariqa Ramania ont œuvré à étendre, à l’issue de l’annonce du père spirituel de la résistance, Cheikh El Haddad, le déclenchement de la lutte armée dans la région de Seddouk (Béjaïa), en avril 1871.

Après le déclenchement de la Révolution du 1e novembre, des groupes d’Imams étaient au premier rang de la Révolution contre l’occupant et l’internationalisation de la question algérienne, dont les chouhada Cheikh Larbi Tébessi et Cheikh Salah el Frihi* qui « avait annoncé la lutte le 9 mai 1945 », Cheikh Mohamed Al Adoui, Djemaaoui Yakhlef et l’Imam Aïssa Lahlah, tombé au champ d’honneur avec le dirigeant de la wilaya III historique, Amirouche Aït Hamouda.

Il a rappelé le combat du défunt moudjahid cheikh Mohamed Tahar Ait Aldjet durant la révolution, notamment son rôle dans la gestion de l’école créée en Tunisie sur ordre du chahid Amirouche Ait Hamouda pour enseigner les étudiants algériens et les préparer à la gestion des affaires du pays après l’indépendance.

De son côté, le président de la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses à l’APN, Omar Maamer a salué l’institution de la journée nationale de l’Imam le 15 septembre de chaque année en reconnaissance du rôle de cette catégorie qui a laissé ses empreintes dans l’histoire de la glorieuse guerre de libération.

Il a cité plusieurs imams dont le rôle a contribué à la préservation de l’identité nationale et à l’internationalisation de la cause algérienne ainsi qu’au soutien de la révolution à l’instar de l’érudit cheikh Bachir El Ibrahimi.

En 2021, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avait décidé d’instituer une journée nationale de l’Imam le 15 septembre de chaque année, en reconnaissance de la place de cette catégorie et son rôle scientifique, culturel et social.

APS