BRUXELLES- L’Observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW) a appelé l’ONU à mettre en place un mécanisme permettant de placer les produits de l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental occupé sous administration internationale jusqu’à ce que le conflit soit résolu conformément au droit international.

« Permettre au Maroc de profiter systématiquement des richesses du territoire non seulement met en doute la bonne foi des parties nécessaires (à l’encadrement des) négociations, mais contribue également à financer l’occupation illégale en cours tout en privant le peuple sahraoui de ses ressources pour son usage actuel et futur », écrit WSRW dans une lettre adressée au Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le SG de l’ONU devrait présenter son rapport sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité début octobre. A ce titre, l’ONG appelle « à un rapport plus équilibré et plus véridique sur le pillage (…) des ressources » de ce territoire non autonome occupé par le Maroc.

L’ONG demande au SG de l’ONU de « prendre dûment en considération » le pillage des ressources de ce territoire par le Maroc dans son prochain rapport, plutôt que de résumer la question au fait que le royaume « continue à faire des investissements considérables dans les infrastructures et les projets de développement économique à l’ouest du mur de sable, alors que le Front Polisario continue à protester contre ces activités ».

« Nous considérons que l’ampleur de l’exploitation et ses conséquences juridiques, politiques et éthiques méritent un compte rendu plus complet », écrit l’organisation.

L’observatoire chargé du suivi de l’exploitation des ressources naturelles au Sahara occidental a, en outre, soulevé deux questions qui méritent une clarification de la part de Guterres.

Premièrement, pourquoi l’actuel Secrétaire Général de l’ONU ne se réfère-t-il dans aucun de ses rapports au Conseil de Sécurité à aucun des arrêts de la Cour de l’Union européenne (UE) sur le Sahara occidental, alors que son prédécesseur le faisait ?

A ce titre, WSRW souligne que « l’UE – qui n’est pas une partie directe au conflit du Sahara occidental – est de plus en plus confrontée aux conséquences de l’incapacité de l’ONU à résoudre le conflit, et a été prise entre le marteau et l’enclume en essayant de concilier l’inconciliable: les exigences définies par le droit international et sa propre Cour d’une part, et d’autre part, les demandes agressives de son voisin du sud, le Maroc, qui n’hésite pas à utiliser des questions telles que la migration et la lutte contre le terrorisme pour imposer à l’UE sa position intenable sur le Sahara occidental ».

« Ce n’est pas le type de relation que l’ONU souhaite encourager entre ses Etats membres, et cela montre la nécessité pour l’ONU de s’engager plus substantiellement sur la question des ressources du Sahara occidental », insiste l’Observatoire.

D’autre part, WSRW a appelé le SG de l’ONU à expliquer pourquoi les rapports précédents ont insisté sur la poursuite du trafic commercial dans la zone de Guerguerat, alors qu’il s’agit d’un point de discorde majeur entre les parties au conflit.

« Lorsque le Maroc et le Polisario ont conclu l’accord de cessez-le-feu, il n’y avait aucun point de commerce à Guerguerat. Au fil des ans, malgré la condamnation de l’ONU, le Maroc a développé cette route à travers la zone tampon de l’ONU, qu’il utilise depuis pour transporter des ressources hors du Sahara occidental occupé », dénonce l’ONG.

APS