ALGER – Le bureau du Conseil de la nation, présidé par M. Salah Goudjil, président du Conseil a rendu public, mercredi, un communiqué dans lequel il a salué et exprimé son soutien à la décision de l’Etat algérien de retirer son ambassadeur auprès de la République française, suite à la reconnaissance par cette dernière du plan d’autonomie marocain comme seule base de règlement du conflit du Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc.
« L’Algérie sous la direction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, adopte une politique conforme à ses principes », a affirmé le bureau du Conseil de la nation qui a « soutenu et salué la décision de l’Etat algérien de retirer son ambassadeur auprès de la République française avec effet immédiat, suite à la reconnaissance par la France du plan d’autonomie marocain comme seule base de règlement du conflit au Sahara Occidental dans le cadre de la prétendue souveraineté du Maroc ».
Le bureau a également « condamné cette démarche irréfléchie ».
« La position de la France constitue une grave déviation de l’éthique politique et diplomatique et des b.a-ba de la légalité internationale, voire des Chartes des Nations Unies claires concernant la décolonisation à travers le monde », déplore la même source, ajoutant que cette position « bafoue également les décisions de la Cour internationale de justice (CJI) et de ses organes consultatifs ».
Il a rappelé, dans ce contexte, que la Cause sahraouie « concerne la décolonisation de la dernière colonie en Afrique ».
Il a ajouté, dans ce sens, que le bureau du Conseil de la nation affirme que « le néocolonialisme, tout comme l’impérialisme traditionnel, est un mauvais élève, et confirme l’exactitude de la citation du général Giap, héro de la bataille de +Dien Bien Phu+ au Vietnam, car il ne tire pas de leçons de l’histoire, ni d’enseignements du passé et ne profite nullement des pratiques et des expériences du présent, alors qu’il s’efforce de reproduire ses atrocités contre les peuples opprimés aspirant à un avenir meilleur et à exercer leur droit à l’autodétermination en toute souveraineté ».
Après avoir rappelé que la décision du gouvernement français « s’oppose à la tendance mondiale recrudescente vers la décolonisation entière de l’Afrique, et repose sur des calculs politiques étroits et des données historiques falsifiées », le document a indiqué que « la France officielle, à travers cette décision, se jette, aujourd’hui, dans les bras d’une oligarchie qui ne comprend en politique que les intérêts et les avantages à travers des méthodes machiavéliques, opportunistes, dévoilant, ainsi, une vulnérabilité et une a fragilité qui ne devraient pas caractériser un Etat membre du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Cette décision, poursuit la même source, a confirmé « la soumission de la France aux thèses fictives présentées par le Maroc en vue de réaliser des intérêts douteux. La France a accepté ce deal entaché du sang du peuple sahraoui comme ce fut le cas de l’Etat d’occupation marocain ayant scellé, par le passé, une alliance avec une entité d’occupation ».
Il s’agit-là d’une décision « contre le cours de l’histoire. Elle marque la fin de la diplomatie car reconnaissant le prétendu plan d’autonomie comme seule et unique solution », a ajouté le Bureau du Conseil de la nation.
« A travers cette décision de troquer la cause juste du peuple sahraoui et ses droits légitimes, la France officielle a décidé de rompre tout lien avec la philosophie et les valeurs des droits de l’Homme dont elle a toujours défendu. Aujourd’hui, elle incarne la politique de deux poids deux mesures et celle du double standard », lit-on dans le communiqué du Bureau de la chambre haute du Parlement.
« La France a officialisé le renoncement à ses principes en recourant à la diplomatie ‘‘d’échange de bons procédés’’ au détriment de la cause et de l’avenir d’un peuple », a ajouté la même source.
Et de souligner que cette décision constitue « une violation de la légalité internationale, des résolutions onusiennes relatives à la cause sahraouie contraire et de la doctrine de l’ONU concernant la décolonisation ». La France s’échappe ainsi de « tous ses engagements et devoirs en tant que membre permanent au Conseil de sécurité relevant de l’ONU et manque de manière flagrante à sa responsabilité envers les objectifs et les principes de l’ONU », a conclu le Bureau du Conseil de la nation.
APS