NEW YORK (ONU)- L’Algérie a affirmé, lundi depuis New York, que les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre deux responsables sionistes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Ghaza constituaient « un pas important et une avancée concrète » vers la fin de décennies d’immunité et d’impunité dont a bénéficié l’occupant sioniste.

Dans une allocution lors de la séance mensuelle du Conseil de sécurité sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la cause palestinienne », le Représentant permanent adjoint de l’Algérie auprès des Nations Unies, Nassim Gaouaoui, a estimé que dans un contexte marqué par la paralysie du Conseil de sécurité, les mandats d’arrêt émis contre deux responsables de l’entité sioniste pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Ghaza, « viennent maintenir la lueur d’espoir des Palestiniens et des hommes épris de liberté de par le monde ».

Pour l’Algérie, cette mesure constitue « un pas important et une avancée concrète vers la fin de décennies d’immunité et d’impunité » dont a bénéficié l’occupant sioniste « alors qu’il se livrait à des crimes contre le peuple palestinien et dans l’ensemble des pays de la région », a-t-il dit.

Le diplomate a, à cet égard, souligné la nécessité pour la communauté internationale, notamment les Etats membres de la CPI, d’exécuter les mandats d’arrêt et de ne pas entraver le travail de la cour, estimant que « la foi en un ordre international fondé sur le droit et l’attachement à la suprématie du droit sont une nouvelle fois à l’épreuve ».

Et d’ajouter que toute tentative de protéger les responsables de l’occupation « est un blanc-seing les encourageant à continuer à déstabiliser le Moyen-Orient et une approbation implicite de l’extension du conflit », relevant que le silence de la communauté internationale face aux crimes de l’occupant sioniste et la complaisance de certains « l’ont encouragé à étendre son agression au Liban et à la Syrie, et à menacer aujourd’hui l’Irak ».

Le Moyen-Orient « est à la croisée des chemins : soit une solution définitive à la crise par l’application de la loi et la garantie des droits, soit l’enracinement de la logique de la force et de l’impunité », a insisté l’ambassadeur, déplorant l’échec du Conseil de sécurité à adopter le projet de résolution présenté, mercredi dernier, par les membres élus.

Ce conseil, « désormais paralysé, ne peut même pas répondre aux demandes les plus élémentaires, à savoir un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et pérenne, ce qui soulève des interrogations sur l’efficacité du système de sécurité collective et sur le sens même du droit international », a-t-il poursuivi.

Chaque heure passée sans parvenir à faire cesser la machine meurtrière sioniste « c’est davantage de souffrances pour l’ensemble de la population de la bande de Ghaza et des centaines de martyrs et de blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes », a averti le diplomate, appelant à « mettre fin au bain de sang à Ghaza avant que l’espoir ne soit anéanti dans le cœur des Palestiniens ».

L’agression menée par l’occupation ne vise pas seulement Ghaza, mais l’existence palestinienne sur ses terres, « dans le cadre d’un abject projet raciste, visant à annihiler l’existence arabe entre la rivière et la mer », a-t-il précisé, réaffirmant la condamnation par l’Algérie de la politique de l’occupant sioniste visant à étendre les colonies en Cisjordanie qu’il menace même d’annexer en violation flagrante de la légalité internationale, notamment la résolution 2334 du Conseil de sécurité.

L’Algérie a également condamné, par la voix de Nassim Gaouaoui, la profanation systématique de la Mosquée Al-Aqsa et des lieux saints musulmans et chrétiens à El-Qods, appelant au respect du statut juridique et historique de ces lieux sous tutelle jordanienne.

Elle a également condamné dans « les termes les plus forts » la montée du terrorisme des colons et leurs atteintes croissantes contre les Palestiniens et leurs biens en jouissant de la protection de l’entité d’occupation, avec l’armement en constante augmentation des bandes de colons et la suspension des détentions administratives à leur encontre.

Il s’agit d' »actes ignobles et répréhensibles » qui exigent l’imposition de sanctions coercitives par le Conseil de sécurité, « qui doit garantir la mise en œuvre de ses propres résolutions, car il y va de sa crédibilité », a dit le diplomate.

« A quelques jours seulement de la célébration de la Journée mondiale de solidarité avec le peuple palestinien, nous réaffirmons que le meilleur moyen de manifester la solidarité avec les frères Palestiniens est de mettre fin au génocide qu’ils subissent et aux tentatives visant à enterrer leur projet national, en leur permettant d’accéder à leurs droits légitimes et imprescriptibles à l’autodétermination et à l’établissement de l’Etat de Palestine indépendant et avec El-Qods comme capitale », a conclu M. Gaouaoui son allocution.

APS