ALGER-Face à la raréfaction de leurs ressources en eau induite par des facteurs naturels et anthropiques, les pays arabes poursuivent leurs efforts pour assurer leur sécurité hydrique à travers l’adoption d’une vision unifiée reposant sur la coopération dans la préservation des ressources existantes, l’investissement dans des solutions innovantes et l’amélioration du financement des projets de gestion de l’eau.

La raréfaction des ressources en eau dans la région arabe constitue un défi important pour le développement du fait qu’elle impacte directement la sécurité hydrique avec des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique, le développement économique et la santé, voire la sécurité nationale et régionale.

Selon le rapport arabe unifié de l’exercice 2020, les ressources hydriques disponibles dans la région arabe sont estimées à environ 274 milliards de mètres cubes d’eaux de surface (rivières intérieures ou rivières transfrontalières prenant leur source en dehors de la région) et environ 62 milliards de mètres cubes issus des nappes phréatiques et du dessalement de l’eau de mer, avec la consommation de 77% des ressources en eau renouvelables annuellement dans la région arabe.

Cela étant, 37 millions de personnes dans les zones rurales des pays arabes n’ont toujours pas accès à des services d’eau potable de base, contre 13 millions de personnes dans les villes. Cela est essentiellement dû à l’accroissement de la population et à l’urbanisation non planifiée, auxquels s’ajoute l’augmentation de la consommation des secteurs agricole, industriel et des services.

Les Nations Unies définissent la sécurité hydrique comme « la capacité d’une population à préserver l’accès à des quantités adéquates d’une eau de qualité acceptable pour assurer des moyens de subsistance, un bien-être humain et un développement socio-économique durable, protéger contre la pollution transmise par l’eau et les catastrophes liées à l’eau et préserver les écosystèmes dans un climat de paix et de stabilité politique ».

Selon les Nations Unies, 12 pays arabes sur 22 sont en dessous du seuil de pauvreté en eau et 16 pays arabes sont menacés de sécheresse d’ici 2040 où la demande sur cette ressource vitale augmentera de 50%.

Face à cette situation, les pays arabes ont lancé en 2010 la « stratégie arabe de sécurité hydrique à l’horizon 2030 », une vision unifiée qui a pour objectif de parvenir à une exploitation idoine des ressources hydriques disponibles, de fournir l’eau potable conformément aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), de protéger les ressources en eau de la pollution et de l’épuisement, et de protéger les droits hydriques arabes dans les eaux communes avec les pays non arabes.

 

L’Algérie, partenaire actif dans la stratégie hydrique arabe

 

En tant que présidente en exercice du Conseil exécutif du Conseil ministériel arabe de l’eau, l’Algérie contribue activement à la réalisation de la stratégie arabe de sécurité hydrique. Les réunions de la commission technique consultative du Conseil, tenues en novembre 2021, ont abordé plusieurs sujets, particulièrement le suivi de la mise en œuvre du plan exécutif de la stratégie de sécurité hydrique dans la région arabe pour relever les défis et répondre aux exigences futures de développement durable et débattre du plan de développement durable 2030 relatif à l’eau.

La stratégie arabe pour la sécurité hydrique repose sur la coordination nationale et la coordination intersectorielle pour une prise en charge optimale du problème de gaspillage dans les systèmes d’irrigation conventionnels à forte consommation.

Cela exige de faire obligation aux agriculteurs de recourir aux systèmes d’irrigation modernes avec le financement nécessaire pour la création de tels réseaux et de recourir au traitement des eaux usées, tant dans l’agriculture (qui consomme 80% des eaux) que dans l’industrie.

Entre autres axes de ce plan, figure l’introduction de solutions innovantes, à l’instar de l’acquisition des nouvelles technologies et de l’utilisation de l’énergie solaire dans l’exploitation des stations de dessalement qui constitue l’une des principales solutions face à la raréfaction de l’eau. Celle-ci est relativement utilisée dans les pays du Golfe.

Le monde arabe produit près de 50 % des eaux de dessalement dans le monde, l’Arabie Saoudite étant le plus grand producteur avec un taux de plus de 22 %.

Les projets visant à couvrir la demande croissante sur l’eau dans la région arabe durant la période 2015-2025 nécessitent environ 200 milliards de dollars pour le financement des infrastructures.

Pour le secteur de l’eau, les gouvernements des pays arabes dépensent entre 1,7 % et 3,6 % de leur PIB.

APS