ALGER – Le président de l’Association du 8 mai 1945, Abdelhamid Salakdji a affirmé que les massacres du 8 mai 1945 « constituent un crime à part entière contre l’humanité », perpétré par l’administration et les forces françaises contre un peuple sans défense, un crime qui a dévoilé le vrai visage de la France coloniale ».

Le chercheur, historien et président de l’association 8 mai 1945, Abdelhamid Salakdji a mis l’accent dans une déclaration à l’APS sur « la nécessité de la reconnaissance par l’Etat français » de ces massacres perpétrés au nom de l’Etat français, et exécutés par l’administration française coloniale et avec ses armes et son armée, police et gendarme contre un peuple sans défense, un crime contre l’humanité qui a dévoilé le vrai visage de la colonisation française ».

L’historien a battu en brèche les tentatives de la colonisation française de manipuler les chiffres pour les réduire à moins de 45.000 morts alors que certains rapports font état de 100.000 victimes.

Ainsi, « la tentative de maquiller le crime par la manipulation des chiffres est chose vaine, car la nature du crime et la façon dont il a été commis contre le peuple algérien, alors sous occupation française, impliquent la responsabilité de l’Etat français », a-t-il dit, rappelant le déroulement des massacres pendant sept jours, marqués par les assassinats, les bombardements et les arrestations tel qu’il ressort des archives militaires françaises.

Des sources historiques, poursuit l’historien, révèlent comment les forces coloniales ont recouru à la provocation des manifestants pacifistes algériens et ouvert le feu sur eux, outre le bombardement de villages entiers pendant 9 jours et la destruction des abris où se cachaient les survivants, des massacres qui se sont poursuivis également par des attaques maritimes le long du littoral par 16 navires français.

Ces massacres se sont répandus sur le territoire national pour terroriser les Algériens, notamment après l’unification des efforts des différents courants du Mouvement national sous la bannière du Mouvement des Amis du manifeste et de la liberté.

« Souligner la revendication par les Algériens de leur droit à la condamnation de la partie française, est en soi une action visant à dévoiler la vérité et démasquer le colonialisme », a expliqué M. Salakdji.

Dans ce contexte, le président de l’association a appelé l’Etat français à « faire montre de courage et ne pas céder aux pressions des lobbies afin de faire un pas en avant dans le dossier de la Mémoire.

L’intervenant a rappelé les revendications de son association, en tête desquelles la reconnaissance par la France de ses crimes et sa repentance en reconnaissant les massacres ignominieux qu’elle avait commis, puis l’indemnisation des victimes.

Pour M. Salakdji, les archives algériennes pillées ainsi que le reste des crânes des héros de l’Algérie et de ses chouhada de l’époque des résistances populaires doivent être récupérés. A ce propos, il a appelé à l’installation d’une commission algérienne d’experts pour l’identification des résistants algériens.

Le président de l’association 8 Mai a salué, dans ce contexte, les positions du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune quant à ce dossier, notamment l’institution du 8 mai Journée nationale de la Mémoire et la restitution de crânes des héros des résistances populaires.

aps