ALGER – Plusieurs experts participant aux travaux de la deuxième journée de la Conférence internationale sur l’intelligence économique, ont appelé dimanche à associer les membres de la communauté nationale à l’étranger au domaine du numérique et de l’intelligence économique.

A ce titre, le chercheur Abderrahmane Abdou a estimé, dans une intervention intitulée « Guerre des talents », que l’Algérie pourrait tirer profit des talents algériens établis à l’étranger dans le domaine du numérique.

L’intervenant a lancé, dans ce cadre, un appel aux cellules de l’intelligence économique qui sont en cours d’installation au niveau des entreprises publiques, à l’effet de chercher des talents algériens à l’intérieur du pays et à l’étranger dans les différents domaines, d’autant que « le contexte international actuel requiert la mobilisation qualitative et quantitative des ressources humaines », a-t-il dit.

Dans une intervention intitulée « Contribution de la communauté scientifique à la recherche et à la mobilisation des talents », l’enseignant à l’Université « Abderrahmane Mira » de Bejaia, Ismail Idir, a indiqué que la numérisation et l’intelligence économique nécessitait d’accorder un intérêt aux talents algériens établis à l’étranger, appelant, dans ce cadre, à « créer un organisme gouvernemental assurant la coordination entre les talents de la diaspora et leur pays d’origine, et à mettre en place une base de données comprenant leurs informations ainsi qu’un Site Web gouvernemental leur permettant de s’y inscrire ».

Idir a relevé parmi les résultats qu’il avait tirés dans sa recherche scientifique autour des talents algériens résidant à l’étranger, l’existence de plusieurs associations scientifiques d’Algériens résidant dans des pays européens et disposés à servir l’Algérie, mais sont dans l’attente de « facilités administratives ».

De son côté, l’enseignante-chercheuse à l’université de Bejaïa, Sonia Kherbachi, a salué dans une intervention intitulée  » le savoir-faire dans le secteur de la numérisation et de l’intelligence artificielle: nouveaux métiers et savoir-faire au service de l’intelligence économique », les expériences réussies d’un nombre de start-up en Algérie, lancées par de jeunes talents, rappelant que « le plan d’action du gouvernement incite à l’adoption de l’intelligence artificielle ».

Mme Kherbachi a, en outre, relevé l’existence de secteurs stratégiques en Algérie, disposant de larges horizons en vue de miser sur l’intelligence artificielle, à leur tête, l’agriculture, l’éducation, la santé, la sécurité, le transport et le secteur des finances qui  » a connu, durant les deux dernières années, une grand évolution ».

Dans le sillage de leurs interventions, les experts ont été unanimes à souligner que l’intelligence économique est « le renseignement économique, à même de permettre à l’entreprise ou à l’organisme de gérer l’information, à l’effet de prendre la décision adéquate au moment opportun ».

De son côté, le directeur général du secteur public marchand au ministère de l’Industrie, Hocine Bendhif, a donné un aperçu sur la politique publique en matière d’intelligence artificielle, ajoutant que le ministère disposait d’une feuille de route qui comprend le lancement d’un large programme de formation et d’accompagnement au niveau des groupes économiques publics, avec lancement d’une association nationale autour de l’intelligence artificielle « ayant un programme d’action riche, durant l’année 2023 ».

La deuxième journée des travaux de la 2e Conférence internationale sur l’intelligence économique, placée sous le thème « Nouveaux défis mondiaux et souveraineté économique: l’intelligence économique comme levier de la relance industrielle », a été marquée par la présentation d’expériences dans le domaine de l’intelligence économique, notamment celles du groupe public agroalimentaire « Agrodiv » et du groupe industriel des ciments d’Algérie « Groupe GICA », qui disposent d’un système de veille stratégique.

Cette deuxième édition de la Conférence internationale sur l’intelligence économique, organisée par le ministère de l’Industrie, sous le haut patronage du Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, s’est ouverte, samedi, en présence du conseiller auprès du président de la République chargé des affaires économiques, Yacine Ould Moussa, et de membres du gouvernement.

Elle enregistre la participation de plus de 350 experts nationaux et étrangers, opérateurs économiques des secteurs publics et privés, chercheurs et enseignants universitaires, venus échanger leurs expériences et leurs idées sur l’application de l’intelligence économique et de la veille stratégique pour relever les nouveaux défis géopolitiques et économiques.

APS