Décès de Farida Saboundji: Des officiels rendent hommage à une artiste « hors pair »

Décès de Farida Saboundji: Des officiels rendent hommage à une artiste « hors pair »

ALGER- Plusieurs officiels ont rendu hommage, samedi, à la défunte comédienne Farida Saboundji qu’ils ont qualifiée « de grande artiste hors pair » et « de moudjahida militante ».
« Farida Saboundji, l’icone de l’art engagé et fascinant, nous quitte pour rejoindre sa demeure éternelle, puisse Dieu l’entourer de Sa sainte miséricorde », a écrit le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, dans son message de condoléances, ajoutant que la défunte « a encensé le quotidien des Algériennes et Algériens de tous ce qui est beau, authentique et sublime ».

Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali a affirmé dans un tweet que « la disparition d’un artiste crée un vide dans le contenu du message de l’art et du sublime, un message porté par l’artiste et la moudjahida Farida Saboundji qui quitte le monde d’ici bas pour rejoindre Allah que je prie de lui accorder Sa sainte miséricorde ».

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a, quant à lui, déclaré qu' »une bougie de la scène artistique algérienne vient de s’éteindre avec la disparition de l’icone de l’art national, la moudjahida et la grande artiste Farida Saboundji, laissant derrière elle un legs artistique riche et diversifié entre pièces théâtrales et oeuvres télévisées et cinématographiques ».

« Notre mémoire retiendra les rôles forts à signification éducative et sociale que la défunte a joués avec brio et professionnalisme », a-t-il soutenu.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra a exprimé dans un tweet ses condoléances suite à la disparition de la grande artiste qui a rejoint l’au-delà « après un parcours artistique et culturel riche avec engagement et fidélité qui lui ont valu le respect et l’affection du public algérien tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur ».

Pour sa part, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a affirmé dans son message de condoléances suite à la disparition de l’artiste, que l’Algérie perd « un pilier de l’art algérien », rappelant que la défunte Farida Saboundji « était parmi les pionniers du Théâtre, du cinéma et de la Télévision en Algérie ».

Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, a exprimé sa « grande tristesse et chagrin » pour le départ de « la moudjahida Fatma Saboundji, dite Farida Saboundji », affirmant sur sa page Facebook, que « la scène artistique algérienne a perdu une icône qui a mis sa jeunesse au service de la cause nationale jusqu’au recouvrement de la souveraineté nationale, qui était une autre station pour un nouveau départ vers la créativité et l’excellence dans le monde de l’art et du théâtre, pour immortaliser son nom en lettres d’or dans la mémoire nationale et artistique ».

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune avait adressé un message de condoléances à la famille de la regrettée.

« C’est avec une grande affliction et tristesse que j’ai appris la nouvelle de la disparition de la défunte Farida Saboundji », lit-on dans le message de condoléances du Président Tebboune.

« En cette douloureuse circonstance, nous faisons nos adieux à un nom célèbre parmi les grands comédiens algériens. La défunte a gagné, avec une élite de comédiens, l’estime et le respect du public, à travers les œuvres théâtrales et cinématographiques de haute facture qu’elle a interprétées, s’érigeant ainsi en exemple pour des générations de comédiens », souligne le président de la République.

Née en 1930, à Blida, Saboundji, est l’une des icônes de l’art en Algérie et l’une des figures artistiques emblématiques du théâtre, du cinéma et de la télévision algérienne, avec des oeuvres qui remontent à plus de soixante-dix ans.

La défunte a été inhumée, samedi après la prière d’El-Asr, au cimetière d’El-Alia à Alger.

APS

Boxe/championnat d’Afrique: Imane Khelif et Ichrak Chaïb offrent deux nouvelles médailles d’or à l’Algérie

Boxe/championnat d’Afrique: Imane Khelif et Ichrak Chaïb offrent deux nouvelles médailles d’or à l’Algérie

MAPUTO – Les deux boxeuses algériennes Imane Khelif (-63 kg) et Ichrak Chaïb (-66kg) ont été sacrées samedi championnes d’Afrique, chacune dans sa catégorie, à l’issue de leur victoire en finale des championnats d’Afrique (messieurs et dames) qui se déroulent à Maputo en Mozambique.

Imane Khelif (-63 kg) s’est imposée par arrêt de l’arbitre devant la Botswanaise Kasemang Aratwa Francinah, alors qu’Ichrak Chaïb (-66kg) a battu la Capverdienne Gomes Moreira Ivanusa aux points.

Ces deux médailles d’or s’joutent à celle remportée précédemment par leur coéquipière Boualem Roumaïssa sacrée championne, en dominant la Marocaine Rabah Cheddar (3-0).

De son côté, Fatiha Mansouri (-48 kg), s’est contentée de la médaille d’argent, en perdant en finale devant la Zambienne Tembo Margret.

Deux autre boxeuses algériennes disputent leur finale ce samedi: Djoher Bennan (-75 kg) face à la Mozambicaine Grahame Rady Adosinda, et Hedjala Fatma-Zohra (-54 kg) contre la Seychelloise Hgnighat-Joo Sara.

APS

Accidents de la circulation: des mesures pour faire reculer le nombre de vies sacrifiées sur les routes

Accidents de la circulation: des mesures pour faire reculer le nombre de vies sacrifiées sur les routes

ALGER – La hausse marquante des accidents observée ces dernières semaines sur les routes en Algérie a fait réagir les plus hautes autorités du pays qui ont décidé d’instaurer de nouvelles mesures pour faire reculer le nombre de vies sacrifiées sur les routes.

En effet, les chiffres ont été particulièrement alarmants durant le mois d’août et cela se poursuit en septembre.Selon des données de la Protection civile, 61 personnes ont trouvé la mort dans accidents de la circulation survenus à travers différentes régions du pays durant la semaine du 31 juillet au 6 août, 44 autres personnes durant la semaine du 7 au 13 août, 59 personnes sont décédées durant la semaine allant du 14 au 20 août et 51 personnes durant la semaine du 21 au 27 août, alors que 42 autres personnes ont trouvé la mort durant la période du 28 août au 3 septembre.

Ces mauvais bilan s’inscrivent dans une tendance inquiétante observée chaque année par la délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) durant la saison estivale.

« Le nombre de personnes tuées sur les routes augmente chaque année durant la saison estivale. Ce sont les 62 jours les plus meurtriers sur nos routes », a affirmé à l’APS la chargée de communication au niveau de la DNSR, Mme Fatima Khellaf.

« Il s’agit d’un phénomène international », a-t-elle ajouté, expliquant cette hausse par la vitesse, l’Etat physique du conducteur, les bouchons sur les routes qui constituent une source de stress importante et les diverses sources de distraction comme le téléphone cellulaire.

Face à la violence routière, l’Etat s’est retrouvé dans l’obligation de renforcer davantage le volet répressif.

Dimanche dernier, lors du Conseil des ministres, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « les accidents de la route exigeaient une solution coercitive compte tenu des proportions qu’a pris ce phénomène récemment, et ce à travers: l’application des peines les plus lourdes pour les cas de non-respect avéré du Code la route, une infraction qualifiée de crime »

Le président Tebboune a donné des instructions pour que soit imposé « un contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois », et pour « le renforcement du contrôle sur les sociétés de transport par bus, à travers l’impérative rotation de conducteurs pour les longs trajets et le retrait du registre de commerce aux sociétés contrevenantes.

Il a instruit le gouvernement pour l’application des « peines les plus lourdes à l’encontre des parties impliquées dans la délivrance de permis de conduire aux candidats non qualifiés ».

Dans ce contexte, un groupe de travail multisectoriel se penche sur la révision du code de la route pour permettre à l’Etat de mener une politique plus répressive pour les infractions, a fait savoir Mme Fatima Khellaf.

Reconnaissant que la lutte contre les accidents de la route constitue un chantier permanent, la chargée de communication au niveau de la DNSR a révélé qu’un projet de décret exécutif visant à permettre l’introduction de l’éducation routière dans les trois paliers de l’enseignement est actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement (SGG).

Ce décret a pour objectif de « sensibiliser les usagers de la route et futurs conducteurs sur les dangers de la circulation et le comportement à adopter », a-t-elle indiqué.

Des campagnes de sensibilisation et des contrôles routiers sont des moyens de lutte adéquats, a-t-elle estimé, soulignant que le plan national de formation destiné aux auto-écoles sera « enrichi » pour améliorer la formation des conducteurs, notamment professionnels.

Toutefois, le bilan annuel des accidents de la route arrêté au 31 juillet 2022 montre une baisse de 5,48% du nombre d’accidents à 13.801 comparé à la même période de 2021, alors que celui des blessés a diminué de 4,67%, contre une hausse de 0,91% du nombre de décès, a affirmé Mme Khellaf.

aps

Nécessité pour les universités de s’ouvrir davantage sur l’environnement social et économique

Nécessité pour les universités de s’ouvrir davantage sur l’environnement social et économique

MASCARA- Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Bidari, a souligné, samedi à Mascara, la nécessité pour les établissements universitaires et de recherche de s’ouvrir davantage sur l’environnement social et économique afin de réussir les réformes de l’enseignement supérieur et de la formation et de lier la recherche scientifique aux exigences du développement.
Dans son allocution, lors de la cérémonie d’ouverture officielle de l’année universitaire à l’université Mustapha-Stambouli, M. Bidari a affirmé la détermination de son département ministériel à « revoir la carte des formations pour une meilleure compatibilité et une répartition optimale des offres de formation dans les établissements universitaires et les pôles d’excellence ».

Il a mis en exergue la nécessité d’ »orienter les formations vers les métiers d’avenir tels que l’enseignement de l’intelligence artificielle, l’internet des objets, la médecine, les transformations économiques et géopolitiques, la robotique, le développement humain durable et la transition énergétique nécessaire pour se libérer de la dépendance des énergies fossiles ».

Le ministre a aussi appelé à « activer toutes les mesures de valorisation des résultats de la recherche en les transformant au service de l’environnement économique et social, notamment en créant des centres d’innovation et de transformation technologique », « en poursuivant la création d’incubateurs et en concluant des accords avec le ministère de l’Economie de la connaissance, des startups et des micro-entreprises ».

Il s’agira également de « renforcer progressivement les activités de recherche et développement au niveau des entreprises économiques et sociales, avec la promotion de la création d’établissements économiques auxiliaires au niveau des mêmes établissements universitaires et de recherche ».

M.Bidari a souligné la nécessité « d’encourager la dynamique nationale comme alternative partielle à la formation à l’étranger afin de rationaliser les dépenses et les investissements de l’Etat dans les équipements scientifiques tels que les plateformes technologiques et le bilan documentaire disponibles au niveau national, d’une part, et de réduire les dépenses de l’Etat en devises fortes, d’autre part « .

Le membre du gouvernement a insisté sur « le renforcement de l’attractivité des établissements d’enseignement supérieur vis-à-vis des étudiants étrangers de différents pays et à tous les stades de la formation », ainsi que « la rationalisation de la formation résidentielle à l’étranger et privilégier le recours à la formation bilatérale internationale au niveau de la formation doctorale ».

Par ailleurs, M. Bidari, a insisté sur  » la nécessité de poursuivre la numérisation du secteur à tous les niveaux et de redoubler d’efforts, en mettant en place un système d’information intégré qui couvre toutes les activités pédagogiques, de recherche et de gouvernance ».

Le Ministre a rappelé que « l’Etat s’est attelé à promouvoir le secteur de l’enseignement supérieur et à développer les ressources humaines travaillant dans les différents domaines de la recherche scientifique, en mettant en œuvre tous les moyens pour améliorer la qualité de l’enseignement, de la recherche et de l’encadrement, en offrant un environnement social et professionnel pour les enseignants-chercheurs et adopter des dispositifs plus attractifs pour renforcer les capacités scientifiques et techniques nationales ».

Il a également souligné les efforts de son département ministériel « pour trouver des formules de compatibilité et d’équilibre dans notre système universitaire entre les différentes disciplines scientifiques et technologiques, ainsi que les disciplines des sciences sociales et humaines, dont notre pays a encore besoin pour promouvoir notre culture et notre identité ».

D’autre part, M. Bidari  a indiqué que le décret exécutif n  22-208 du 5 juin 2022, qui définit le régime des études et des formations pour l’obtention des diplômes de l’enseignement supérieur et les textes qui les accompagnent, « instaurent un saut qualitatif dans l’enseignement supérieur, en établissant de nouveaux modèles de formation internationalement reconnus pour développer les diplômes de licence et de master, accroître les connaissances et l’efficacité des compétences des diplômés de l’enseignement supérieur et ressusciter le parcours de formation de l’ingénieur et de l’architecte, conformément à une vision entrepreneuriale moderne ».

Concernant l’amélioration des œuvres universitaires, le ministre a révélé que son département ministériel s’attellera à « mettre en place un système de suivi permanent de l’amélioration de la vie estudiantine au niveau des œuvres universitaires afin d’ assurer des prestations décentes » et « poursuivre le processus d’amélioration progressive » des services universitaires dans le but de développer, à court terme, un modèle d’utilisation des moyens d’actualisation et d’amélioration des prestations fournies aux étudiants concernant la bourse, l’hébergement, la restauration, le transport et la couverture sanitaire ».

Il a par ailleurs, appelé à « intensifier et développer les activités sportives et culturelles en milieu universitaire et à établir une loi fondamentale pour les étudiants sportifs » et à « revoir les conditions et les modalités de fonctionnement des associations estudiantines pour créer une atmosphère de pratiques associatives et participatives nobles ».

La cérémonie d’ouverture de la nouvelle année universitaire a été marquée par la présentation d’un cours inaugural par le doyen de la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, le professeur Chico Faouzi, intitulé « Enjeux et perspectives pour l’université algérienne et ses responsabilités envers les générations futures ».

D’autre part, le ministre a supervisé, lors de sa visite dans la wilaya de Mascara, l’inauguration du complexe des laboratoires de recherche, situé à la faculté des sciences naturelles et de la vie. Il s’agit des laboratoires sur les systèmes biologiques et géomatiques, le laboratoire de chimie et physique des biomolécules et liaisons biologiques, le laboratoire de géomatique, écologie et environnement, et le laboratoire de bio-transformation, microbiologie et ingénierie de la sécurité. Il a également inauguré la résidence universitaire, « Chahid Tekfi Mohamed », d’une capacité de 2.000 lits.

Il a aussi pris connaissance des projets de recherche des étudiants de l’Université Mustapha-Stambouli de Mascara.

aps

18 septembre 1982, Il y a quarante ans, le monde découvrait l’horreur du nettoyage ethnique, Sabra et Chatila : Un crime sioniste sans… Châtiment

18 septembre 1982, Il y a quarante ans, le monde découvrait l’horreur du nettoyage ethnique, Sabra et Chatila : Un crime sioniste sans… Châtiment

Le 18 septembre 1982, le monde apprend l’effroyable massacre d’enfants, de femmes et de personnes âgées, de malades, grabataires parqués dans le camp de Sabra et Chatila. L’armée israélienne était aux commandes. Des milliers de morts.

Le 19 septembre, Jean Genet, qui n’avait rencontré qu’une seul fois, secrètement, Yasser Arafat, dix ans auparavant, accompagné de Leila Shahid (alors présidente de l’Union des étudiants palestiniens, et qui, plus tard, sera déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France, ambassadrice de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg), pénètre dans le camp de Chatila. Les cadavres jonchent le sol. Partout, l’horreur. Durant quatre heures, il sillonne le camp. «J’enjambai les morts comme on franchit des gouffres», écrit-il. Moins d’une semaine avant, exactement le 14 septembre, Béchir Gemayel, tout nouveau Président du Liban, est assassiné. Le soir même, l’armée israélienne entre à Beyrouth et encercle le camp. Le piège se referme sur des milliers de Palestiniens. Le 15 septembre, le dispositif est en place, et du 16 au 18 septembre 1982, durant plus de 40 heures, près de 3.000 Palestiniens sont torturés, assassinés d’une horrible manière. Même les cadavres n’échappent pas à la furie. Jean Genet écrit Quatre heures à Chatila. Un témoignage glaçant qui sera publié en janvier 1983 dans La Revue d’études palestiniennes.
«Une femme y fut crucifiée alors qu’elle vivait encore. Je vis son corps les bras écartés couverts de mouches partout, mais surtout aux dix bouts des deux mains : c’est que les dix caillots de sang coagulé les noircissaient ; on lui avait coupé les phalanges.»
Le numéro 11 de Politis-El Moudjahid du mois de septembre 2022 revient sur ce crime. L’article est signé par Abdelaziz Sebaa. Nous reproduisons ci-dessous des extraits (Politis-El Moudjahid étant disponible en accès libre sur notre site) :
«Le massacre, il y a quarante ans, des réfugiés palestiniens des camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth, est un crime contre l’humanité demeuré impuni. Un dossier classé, pour l’armée israélienne, comme un simple incident de parcours. Retour sur un nettoyage ethnique, exécuté à l’ombre des chars israéliens, par les forces du parti phalangiste libanais. Et sur une guerre qui aura profondément modifié l’échiquier moyen oriental. Le 16 septembre 1982, à la tombée de la nuit, les miliciens du parti phalangiste de Pierre Gemayel se glissent dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth Ouest. Dans leur folie meurtrière, ils n’épargneront personne. Ni femme, ni enfants, ni vieillards. Pas mêmes les animaux domestiques. Ils se relayeront, durant trois jours et trois nuits, sans discontinuer. Ce n’est qu’au troisième jour, après que quelques personnes ont pu quitter les camps pour donner l’alerte, que le monde découvrira l’ampleur du massacre. On dénombrera plus de trois mille morts. Les journalistes ont décrit des scènes d’horreur insoutenables de bébés, d’enfants découpés au couteau, de femmes enceintes éventrées. Une barbarie inimaginable s’était abattue sur les deux camps, ou de ce qui en est resté après, pratiquement, trois mois de bombardements et de pilonnage intensifs de la ville par l’armée israélienne.

Ce n’est que le 18 septembre que le monde entend parler de ce massacre.

C’est sous l’œil bienveillant des soldats israéliens que les phalangistes feront, selon l’expression d’un responsable israélien, «leur part du boulot» dans l’opération d’éradication de toute présence palestinienne au Liban. Les assassins bénéficieront de l’appui logistique d’unités de l’armée israélienne qui faciliteront leur mouvement par les tirs de fusées éclairantes pour leur baliser le chemin. Contrairement à ce qui avait été convenu, l’armée israélienne est entrée à Beyrouth Ouest, dès la sortie des combattants de l’OLP, le 31 août. Elle avait installé des postes de contrôle, un peu partout à travers la ville, et particulièrement autour des camps.
Le «Plan Habib», du nom de son négociateur Philippe C. Habib, émissaire des États-Unis, avait prévu, dans son point cinq, «le déploiement d’une force multinationale le jour du début de l’évacuation». Dans son point sept, il avait précisé que «le mandat est d’un mois renouvelable à la demande de l’État libanais». Cette limite de mandat, dans le temps, a été une exigence du gouvernement israélien, pour prévenir tout risque de voir des combattants palestiniens tirer profit de la présence de cette force et ne pas quitter la ville. S’agissant des «palestiniens non combattants qui demeureront à Beyrouth», ils seront, selon le point quatre de l’accord, «soumis à la législation libanaise…
La création de micro-États, sur des bases confessionnelles, et leur multiplication au Moyen-Orient, étaient, du point de vue des théoriciens du sionisme, la meilleure garantie pour la pérennité de l’État israélien. La région s’y prêtait, car certains pays qui la composent sont une véritable mosaïque culturelle et religieuse. Cette diversité a été vécue, à travers les siècles, comme source de richesse et de stabilité. Et c’est la rupture de cet équilibre, au sein de ces sociétés, par le sionisme, accentuée par d’autres idéologies, comme on le verra dans les années de la fin du siècle dernier, qui sera à l’origine de la faillite d’États dans la région… »

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