Grand Prix Develi: le cycliste Algérien Hamza Yacine sur la 3e marche du podium

Grand Prix Develi: le cycliste Algérien Hamza Yacine sur la 3e marche du podium

ISTANBUL – Le cycliste algérien Hamza Yacine a pris la troisième place au Grand Prix Develi, disputé samedi, sur une distance de 111,8 kilomètres en Turquie, avec un chrono similaire à celui du vainqueur, le Mongole Sainbayar Jambaljamts en 2h28:48″.   
La deuxième place de cette course sur route a été prise par l’Ukrainien Vitaliy Buts, ayant réalisé également le même chrono que Jambaljamts et Hamza Yacine.

Même le deuxième meilleur algérien dans cette course, Youcef Reguigui, qui est entré en sixième position, a bouclé la distance en 2h28:48″. Soit seize secondes de mieux que ces compatriotes Hamza Mansouri et Azzedine Lagab, entrés respectivement en 21e et 22e positions.

La course a été marquée par la participation de 64 coureurs.

La sélection algérienne de cyclisme sur route, dirigée par le coach Mohamed Mokhtari, s’est engagée dans cinq compétitions en Turquie, entre le 18 et le 28 août courant, pour préparer les échéances internationales à venir.

Lagab et ses coéquipiers ont déjà disputé les Grands Prix de Tomarza (18 août/133,4 km), Kapuzbaci (19 août/156,3 km) et Develi (20 août/111,8 km).

Dimanche matin, ils auront rendez-vous avec leur quatrième compétition en Turquie, à savoir : le Grand Prix de Cappadocia, prévu sur une distance de 158,7 kilomètres.

Après quoi, les poulains du coach Mohamed Mokhtari seront appelés à disputer leur cinquième et dernière compétition en Turquie, le Tour cycliste de Kasarly, prévu en trois étapes, entre 25 et le 28 août.

Le regretté Sirat Boumediene, géant de « l’humour noir »

Le regretté Sirat Boumediene, géant de « l’humour noir »

 
ORAN -Le comédien disparu Sirat Boumediene, géant de l’humour noir, demeure dans le cœur des Algériens, autant que ses œuvres théâtrales, télévisuelles et cinématographiques, comme star de premier rang dans l’histoire de l’art algérien, 27 ans après sa mort, s’accordent à dire des hommes de culture ayant côtoyé le défunt artiste.
Né en 1947 à Oran, Sirat Boumediene a passé l’essentiel de sa vie sur scène et devant les écrans, à donner du spectacle et à conquérir les spectateurs qui ont tant admiré notamment son interprétation du rôle de « Djelloul El Fhaimi » dans la trilogie « El Adjwad » de Abdelkader Alloula et dans la pièce « El Balaaout » de Boualem Hadjouti, ainsi que son ingéniosité à incarner des personnages dans « Ayech Belhef » et « Chaib El Khedim » et dans des films.

Décédé le 20 août 1995, le regretté artiste a été attiré par pure hasard au théâtre, découvert par le grand dramaturge Ould Abderrahmane Kaki qui lui confia des rôles dans « El Guerrab wa Salihine », « Diwan Mlah », avant de participer aux pièces théâtrales « Elli kla yekhales » et « El Balaaout » de Boualem Hadjouti et des œuvres immortelles de Abdelkader Alloula et ensuite dans « Sayyad El Melh » de Bouziane Benachour, a rappelé le metteur en scène, Ghaouti Azri.

Il participa aussi à la plupart des œuvres théâtrales produites par le théâtre régional d’Oran (TRO) où il fut appelé par ses proches par le surnom « Didene ». Au TRO, il a interprété des rôles avec intelligence et professionnalisme, réussissant à incarner comme il faut les personnages qui lui sont confiés et se distinguant par sa capacité créative, qui lui a valu le prix du meilleur rôle masculin au Festival international du théâtre de Carthage (Tunisie) en 1986 devant la concurrence du grand comédien égyptien Abdellah Ghaith, monté alors sur scène pour le féliciter, a-t-on évoqué.

Autodidacte et n’ayant pas de formation académique dans le théâtre, Sirat maîtrisait l’art sur scène comme acteur complet grâce à son talent, car il déployait de grands efforts pour se surpasser. Sa présence sur scène avait un goût spécial et faisait l’exception dans les règles du théâtre, a souligné le directeur du TRO « Abdelkader Alloula » d’Oran, Mourad Senoussi.

Pour sa part, le metteur en scène Belfadel Sidi Mohamed qualifie Sirat Boumediene « d’artiste très modeste, en contact avec toutes les jeunes formations amateurs ».

« Il n’était pas stéréotypé et s’appliquait à concevoir les personnages avant de camper leurs rôles sur scène ou devant la caméra, à la hauteur des réalisateurs qui l’engageait. En réalité, il faut lever le chapeau à cet artiste qui excellait dans la comédie noire, tant il utilisait tous les muscles du visage et des mimiques pour mettre en évidence une situation, un état psychique ou pour véhiculer un message dans un style humoristique tout en préservant l’aspect sérieux du sujet », a témoigné Belfadel.

Bien qu’il ait participé à des œuvres de la troupe théâtrale « El Kalaa » d’Alger, il appelait à poursuivre d’exercer dans le théâtre public et à ne pas favoriser les œuvres à but lucratif qui perdent leur lustre artistique et esthétique, a indiqué le professeur Aissa Ras El ma du département des arts à l’université d’Oran 1 « Ahmed Ben Bella ».

 

— De la scène à la caméra —

 

La réussite à la télévision et au cinéma, notamment dans les deux séries « Ayech Belhef » et « Chaib El Khedim » lui a valu une grande popularité. Ces deux œuvres constituent des chefs-d’œuvre ancrés dans la mémoire artistique des amateurs du petit et grand écran de la génération des années 90 du siècle dernier.

Dans ce sens, le réalisateur de télévision Mohamed Houidek, qui a réalisé « Ayech Belhef » produit par la station de télévision d’Oran en 1992, a affirmé que ces séries avaient acquis une grande popularité grâce au talent de Sirat Boumediene, connu pour son humour, sa créativité et sa capacité à camper les rôles de plusieurs personnages dans une seule oeuvre et à se déplacer librement et sans difficulté devant la caméra.

« C’était intéressant de travailler avec Sirat Boumediene, qui a donné sa touche personnelle à l’œuvre », a déclaré le même réalisateur, soulignant que l’Algérie a donné naissance à deux génies dans l’interprétation de plusieurs personnages sur une même scène, à savoir Hassan El Hassani dit « Boubagra » et Sirat Boumediene.

Estimant qu’il est rare de trouver des acteurs pareils, il plaide pour une exposition des œuvres de Sirat et d’un débat au profit des jeunes générations.

L’actrice Malika Youssef, qui a travaillé avec Sirat dans cette série, confie qu’il était un artiste irremplaçable et un phénomène artistique hors-pair.

« Il représentait un cas particulier dans le monde de la comédie et fut un acteur extraordinaire qui comprend rapidement le texte et ses dimensions et étudie en profondeur le personnage qu’il interprète. J’ai vraiment beaucoup profité de sa prestation et de ses conseils », s’est-elle exprimée.

L’expérience de Sirat à la télévision a été aussi couronnée de succès dans l’œuvre « Chaib El Khedim » du réalisateur Zakaria qui traitait, dans un style humoristique et instructive, un phénomène de société. Il trouva alors que l’image a plus d’impact que toute autre expression artistique, surtout qu’ il n’avait rien d’artificiel, a estimé le critique cinématographique Aissa Ras El Ma.

« L’artiste défunt utilisait le silence artistique dans certaines séquences télévisuelles et inématographiques.

En interprétant un rôle, il se taisait plus qu’il parlait et refusait le scénario où il y avait trop de dialogue le considérant comme du remplissage et supprimait beaucoup dans le dialogue, ce qui lui a valu de voler la vedette dans plusieurs œuvres », a ajouté le même critique.    Sirat Boumediene a joué dans d’autres œuvres cinématographiques dont « Les cendres » de Abdelkrim Baba Aissa, « Hassan Niya » de Ghaouti Bendeddouche et « L’image » de Hadj Rahim, dernière œuvre de l’acteur qui a gagné l’admiration du public.

A noter que l’Association Culturelle « El Amel » d’Oran organise, depuis fin juillet dernier, un mois en l’honneur du regretté grand homme de théâtre, Sirat Boumediene.

Cette initiative propose au public des représentations du genre « Stand up » chaque samedi à Oran au « Théâtre de Poche » relevant de cette association.

Cette manifestation, qui s’étale jusqu’au 20 août sous le slogan « Sirat Boumediene est de retour ce mois-ci », constitue une occasion de découvrir de nouveaux talents pour enrichir le mouvement théâtral à Oran sur les pas des géants du théâtre algérien, a souligné le président d’association, le dramaturge Mohamed Mihoubi.

aps